efféminer

efféminer

efféminer [ efemine ] v. tr. <conjug. : 1>
• v. 1170; lat. effeminare, de femina « femme »
Littér. Rendre efféminé. amollir, émasculer, féminiser. « les recherches affectées, qui efféminent et trahissent la pensée » (R. Rolland). ⊗ CONTR. Viriliser.

efféminer verbe transitif (latin effeminare, de femina, femme) Littéraire. Rendre quelqu'un comparable à une femme quant à son aspect, à ses manières. ● efféminer (synonymes) verbe transitif (latin effeminare, de femina, femme) Littéraire. Rendre quelqu'un comparable à une femme quant à son aspect...
Synonymes :
- féminiser
Contraires :

⇒EFFÉMINER, verbe trans.
Souvent péj. [Le compl. désigne un homme] Donner l'apparence physique et surtout les attributs moraux habituellement prêtés à la femme. Priver d'une partie de son énergie. Synon. affaiblir, amollir. L'amour dans les tragédies de Racine effémine plus les héros qu'il ne les exalte (GIDE, Journal. 1941, p. 71) :
Le seul inconvénient de toutes ces douceurs est peut-être d'efféminer, c'est-à-dire d'affiner trop la sensibilité morale et la délicatesse esthétique, de façon que la majorité des hommes paraissent ensuite insupportablement grossiers, butors, calculateurs et vulgaires.
AMIEL, Journal intime, 1866, p. 40.
Rem. On rencontre ds la docum. un emploi adj. du part. prés. Il [Bernardin de Saint-Pierre] est efféminant et (...) il écœure (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 6, 1851-62, p. 454).
Emploi pronom. réfl. à sens subjectif
♦ [Le suj. désigne un homme] Tendre progressivement à ressembler à la femme, au physique et/ou au moral. La femme qui s'homasse n'a pas plus d'empire sur les hommes, que l'homme qui s'effémine n'en a sur les femmes (BERN. DE ST-P., Harm. nat. 1814, p. 330).
♦ [Le suj. désigne un inanimé abstr. personnifié] S'affaiblir, perdre de son énergie, de sa fermeté. C'est peut-être que mon âme s'effémine; mais elle voudrait être rudoyée (BARRÈS, Homme libre, 1889, p. 142).
Prononc. et Orth. :[efemine], effémine [efemin]. Transcrit avec [] ouvert à l'initiale sous l'influence des lettres redoublées suivantes ds LITTRÉ et, à titre de var., ds WARN. 1968. Le verbe est admis ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1170 Femenins es, effeminez (BENOÎT DE SAINTE-MAURE, Chronique des ducs de Normandie, éd. C. Fahlin, 9687); 1699 vie lâche et efféminée (FÉNELON, Télémaque, 1 ds DG). Empr. au lat. class. effeminare « féminiser, amollir, efféminer ». Fréq. abs. littér. :15.

efféminer [efemine] v. tr.
ÉTYM. 1170; lat. class. effeminare « féminiser, efféminer », de ex-, et femina « femme ».
Littér., souvent péj. Donner les caractères physiques et moraux qu'on prête traditionnellement aux femmes à (un homme, un groupe humain). aussi Féminiser. || Le luxe effémine une nation (Académie). Affaiblir, amollir (cit. 3), émasculer, ramollir.
1 Les spectacles du théâtre ne sont propres qu'à amollir et à efféminer la jeunesse.
Saint-Évremont, in Dict. de Trévoux.
Oisiveté qui effémine les mœurs, l'énergie, la volonté.
2 (…) l'exagération et les recherches affectées, qui efféminent et trahissent la pensée.
R. Rolland, Musiciens d'autrefois, p. 169.
——————
s'efféminer v. pron. (réfl.).
Prendre des caractères féminins.
——————
efféminé, ée p. p. adj. et n.
Cour. Qui a les caractères physiques et moraux qu'on prête traditionnellement aux femmes. || Homme efféminé. Amolli, douillet, mou.Cœur, air, caractère, naturel efféminé. Délicat, féminin.Vx. || Mœurs efféminées. Mou, voluptueux (cit. 3).
3 Il y avait à Tyr un jeune Lydien nommé Malachon, d'une merveilleuse beauté, mais mou, efféminé, noyé dans les plaisirs.
Fénelon, Télémaque, III.
4 Toutes les passions sensuelles logent dans des corps efféminés; ils s'en irritent d'autant plus qu'ils peuvent moins les satisfaire.
Rousseau, Émile, I.
Spécialt (d'un homme). Qui se comporte comme une femme, sur le plan érotique; propre aux hommes qui se comportent ainsi. || Les allures efféminées des mignons de Henri III.
5 (…) à cause de son extraordinaire beauté surtout, certains lui trouvaient même un air efféminé, mais sans le lui reprocher, car on savait combien il était viril et qu'il aimait passionnément les femmes.
Proust, À la recherche du temps perdu, t. IV, p. 160.
N. m. Souvent péj. || C'est un efféminé. Femmelette.Par euphém. || Homosexuel efféminé.
6 C'est le propre d'un efféminé de se lever tard, de passer une partie du jour à sa toilette, de se voir au miroir, de se parfumer, de se mettre des mouches, de recevoir des billets et d'y faire réponse.
La Bruyère, les Caractères, I, 52.
(En parlant des choses). Mou, sans énergie, sans virilité. || Un art efféminé. || Une musique efféminée.
CONTR. Viriliser. — (Du p. p.) Énergique, mâle, viril (→ aussi Hommasse, virago).
DÉR. Effémination, efféminement.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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